Commerce du tabac au Cameroun: 20 à 25% des produits vendus sont issus de la contrebande

1 juillet 2020

L’information est du ministre du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana qui était récemment face aux parlementaires pour défendre le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier le protocole pour l’élimination du commerce illicite des produits du tabac. Le patron du commerce expliquait aux députés et sénateurs, l’intérêt pour le Cameroun de ratifier cet important instrument juridique international qui vise à sécuriser la chaîne d’approvisionnement en établissant un régime mondial de suivi et de traçabilité composé de systèmes de contrôle nationaux et / ou régionaux et d’un point focal mondial pour l’échange d’informations.  » Il a en effet été constaté qu’en dépit des nombreuses opérations menées par les différents services publics, notamment douaniers, des cigarettes de contrebande circulent dans notre pays. Ce commerce, à la fois national et international, rend les produits du tabac plus accessibles et abordables et met en danger la santé des personnes en les exposant à une épidémie de tabac. Elle entraîne également des pertes fiscales importantes et contribue au financement des activités criminelles transnationales », a précisé Luc Magloire Mbarga Atangana.  avant de  révéler aux élus de la nation que le commerce illicite des produits du tabac fait perdre au Cameroun les recettes fiscales de l’ordre de plus de 100 milliards de Fcfa par an.

Pour résoudre ces problèmes,  l’article 15 la convention cadre de l’oms pour la lutte antitabac (CCLAT) a prévu d’importantes mesures à travers le protocole pour l’élimination du commerce illicite des produits du tabac adopté en 2012. Le gouvernement dans son exposé de motif a précisé que la ratification  par le Cameroun de ce protocole lui permettra d’avoir  un triple bénéfice en matière de santé des populations, notamment des jeunes et des plus défavorisés, plus exposés et constituant la majorité des consommateurs de produits du tabac, des recettes fiscales qui pourraient augmenter en éliminant la contrebande et la sécurité nationale.

 Les parlementaires très intéressés par la question du tabac ont interpellé le Ministre du commerce sur plusieurs autres questions liées au Contrôle du tabac.  La quinzaine de députés et sénateurs qui sont montés au podium ont posé des questions sur la  taxation des produits du tabac, l’interdiction de la vente du tabac aux mineurs et par les mineurs et  la loi nationale  qui permettrait de mieux encadrer le contrôle du tabac au Cameroun.

 En réponse à ces préoccupations, Luc Magloire Mbarga Atangana a précisé que le gouvernement envisage une nouvelle hausse des taxes sur les produits du tabac afin de les rendre moins accessibles aux jeunes. Le ministre du Commerce a aussi déclaré que la ratification du protocole constitue un pas de plus pour le Cameroun dans la mise en œuvre des dispositions de la CCLAT ce qui devrait déboucher à l’adoption d’une loi nationale antitabac.

Rappelons que l’avant projet de loi a été élaboré depuis 2011. Sa transmission au parlement  reste toujours attendue. Suite au plaidoyer sans cesse de la Coalition Camerounaise Contre le Tabac, le nouveau ministre de la Santé est favorable à la relecture de texte afin de l’adapter au nouvel environnement mondial de la lutte antitabac.


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