Dans son message à la jeunesse le 11 février 2019, à l’occasion de la 53è édition de la fête de la jeunesse, Paul Biya, Chef de l’État Camerounais a souligné pour le déplorer, l’ampleur que prend la consommation des drogues au sein de la jeunesse Camerounaise. « …. Il vous faudra aussi ne pas céder au désœuvrement qui peut conduire à de mauvais comportements, tels que la délinquance, la consommation abusive d'alcool et de drogues« , a déclaré le président Camerounais qui soutient par la suite que ces fléaux qui minent la jeunesse vont à terme constituer une menace pour l’avenir du pays.
Cette déclaration de la plus haute autorité de l’État souligne la persistance d’un problème que les études de 2014 ont relevé. En effet, selon l’enquête Global Youth Tobacco (GYTS) menée par l’OMS et le Ministère de la Santé Publique en 2014, 10,1 % des élèves (de 13-15 ans) sont des fumeurs réguliers, dont 13,8% de garçons et 5,7% de filles. Pour chaque fumeur décédé, l’industrie initie de nombreux jeunes au tabagisme. En valeur absolue ce sont en moyenne 300 000 jeunes élèves camerounais qui consomment régulièrement ces produits dangereux et mortels.
Il est possible d’inverser ces chiffres et de protéger cette jeunesse.
Sur le terrain, plusieurs actions sont menées. Il s’agit par exemple de l’introduction des enseignements sur les drogues et le tabac dans les programmes scolaires et des actions de sensibilisation menées par certaines administrations dans le ministère de la Santé et celui des affaires sociales. De son côté, la Coalition Camerounaise contre le tabac mène des activités de sensibilisations en milieu scolaire dans divers autres milieux accueillant les jeunes. Les causeries éducatives organisées régulièrement dans les établissements scolaires, l’apposition des plaques d’interdiction de fumer dans les lycées, collèges et écoles publiques, l’incitation à la création et l’installation des clubs antitabac dans plusieurs établissements scolaires sont là quelques actions menées par la C3T. Actions appréciées tant par les chefs d’établissement que par les autorités gouvernementales.
Mais malgré ces actions conjuguées menées jusqu’ici tant par les pouvoirs publics que la société civile, le problème devient préoccupant. Raison pour laquelle le Président de la République a invité le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour mener un combat sans merci contre ces fléaux qui minent la jeunesse camerounaise.
L’un des chantiers qui interpelle le gouvernement est la finalisation du processus d »adoption d’un texte réglementaire qui protège l’environnement scolaire des activités publicitaires et marketing de l’industrie du tabac.
La révision de la loi de 2006 régissant la publicité au Cameroun et l’adoption de son texte d’application, l’adoption d’une loi nationale antitabac et la mise en place d’un mécanisme de financement de la lutte antitabac sont d’autres leviers sur lesquels peut agir le gouvernement pour inverser la courbe vertigineuse de la consommation des drogues en milieu jeune.